vendredi 5 avril 2013

NOUVEAUTES ADULTES

"Sauver Mozart" de Raphaël JERUSALMY

C'est l'histoire d'un attentat musical. Eté 1939, au lendemain de l'Anschluss, Otto J. Steiner égrène ses jours dans un sanatorium de Salzbourg tandis qu'au-dehors l'Histoire montre les crocs.
Autrichien, juif (un peu), seul (complètement), il n'aime plus que la musique - et la tuberculose le ronge autant que l'humiliation d'être malade, ou les privations qui achèvent de le pousser à la marge du monde. Un monde dissonant à son oreille de mélomane, une faute de goût existentielle pour cette âme libre, témoin privilégié et involontaire du délitement d'une certaine idée de l'homme.
Tout semble joué, quand un évènement inattendu le conduit à deux doigts de faire basculer le siècle. Mais s'il ne restait jamais plus rien à sauver que Mozart? 


"Demain j'arrête !" de Gilles LAGARDINIER

Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier...
Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons- nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

Avec cette première comédie, Gilles Legardinier, déjà remarqué pour ses deux thrillers L'exil des Anges et Nous étions les hommes, révèle une nouvelle facette d'une imagination qui n'a pas fini de surprendre. Drôle, percutant, terriblement touchant, son nouveau roman confirme ce que tous ceux qui ont lu un de ses livres savent déjà : Gilles a le don de raconter des histoires originales qui nous entraînent ailleurs tout en fraisant résonner notre nature la plus intime. Voici un livre qui fait du
bien ! 

 "Le vase où meurt cette verveine" de Frédérique MARTIN

Je vais encore être cause de ta peine. Ta verveine est morte aux premières brûlures de juillet. Je crains d'en être responsable. Après l'avoir trop arrosée, je l'ai quelque peu délaissée, tu vois le résultat. Devant mon abattement, Gauthier a suggéré que je la remplace sans rien te dire. Comme c'est mal me connaître ! Je ne t'infligerais jamais un tel affront, je sais trop comme tu tenais à elle. Parce que leurs enfants ne peuvent les accueillir ensemble lorsque Zika doit aller se faire soigner le coeur, Joseph et sa femme se retrouvent séparés après plus de cinquante-six années de vie commune. Lui est accueilli chez son fils Gauthier à Montfort, elle chez sa fille Isabelle à Paris. Commence alors entre eux une relation épistolaire qui voit s'éloigner la perspective de leurs retrouvailles et se déliter leur univers. En se rebellant contre cette séparation forcée, Zika et Joseph découvrent la face cachée de leurs enfants et leurs propres zones d'ombres. Jusqu'au drame final, où ils devront affronter le désastre humain qu'ils ont engendré.

"Bon rétablissement" de Marie-Sabine ROGER

« Depuis que je suis là, le monde entier me souhaite bon rétablissement, par téléphone, mail, courrier, personnes interposées. Par pigeons voyageurs, ça ne saurait tarder.
Bon rétablissement. Quelle formule à la con ! »
« Veuf, sans enfants ni chien », Jean-Pierre est un vieil ours bourru et solitaire, à la retraite depuis sept ans. Suite à un accident bien étrange, le voilà immobilisé pendant
des semaines à l'hôpital. Il ne pouvait pas imaginer pire. Et pourtant, depuis son lit, il va faire des rencontres inattendues qui bousculeront son égoïsme...
Avec sa verve habituelle et son humanisme, Marie-Sabine Roger nous offre une nouvelle fois une galerie de portraits hauts en couleur. C'est un tableau doux-amer qu'elle peint de l'hôpital, avec l'humour et le sens de la formule qui la caractérisent,et qui ont fait le succès de ses deux précédents romans, La tête en friche et Vivement l'avenir.

"La couleur des sentiments" de Kathryn STOCKETT

Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s'occuper des enfants mais pas d'utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s'apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même. Passionnant de bout en bout, "La Couleur des sentiments" a bouleversé l'Amérique et déjà conquis plus de deux millions de lecteurs, parmi lesquels un certain Steven Spielberg.

"Le silence de Galatée" de Nathalie MERCIER

« On la poudrait. On la maquillait. On la coiffait. On l’habillait. On l’asseyait. On la levait. On la pliait. On la déployait. On lui tournait un bras, une jambe, la tête. Autour d’elle, des mains. Courtes, boudinées, poilues, baguées, longues, fines, parfumées, vernies. Des mains libellules. Elle était leur sculpture, leur automate. Une nouvelle Coppélia. Une nouvelle Eve. La vie insufflée en son corps lui donnait la parole ».
Galatée, jeune Libanaise, est malentendante de naissance. Après une enfance solitaire dans Beyrouth en guerre, elle est ensuite projetée dans le Paris de la mode et devient top model. A contre-courant de cet univers de mondanités, la jeune fille qui ne parle pas se libère par l’offrande de son corps. Celui des défilés et des photos. Celui du sexe, également.

"La singulière tristesse du gâteau au citron" de Aimée BENDER

Le jour de ses neuf ans, Rose Edelstein mord avec délice dans le gâteau au citron préparé pour l'occasion. S'ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément l'émotion éprouvée par sa mère, alors qu'elle assemblait les couches de génoise et de crème. Sous la douceur la plus exquise, Rose perçoit le désespoir. Ce bouleversement va entraîner la petite fille dans une enquête sur sa famille. Car, chez les Edelstein, tous disposent d'un pouvoir embarrassant : odorat surpuissant ou capacité de se fondre dans le décor au point de disparaître. Pour ces superhéros du quotidien, ce don est un fardeau. Chacun pense être affligé d'un mal unique, d'un pouvoir qu'il faut passer sous silence. Comment vivre lorsque les petits arrangements avec la vérité sont impossibles ? Comment supporter le monde lorsque la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?

Comme le singulier gâteau de Rose, les livres d'Aimée Bender sont recouverts d'un succulent glaçage, fait d'humour et de fantaisie. Dans ce texte plein de charme, proche des films de Wes Anderson, elle met l'imagination au pouvoir et prouve qu'elle est l'un des auteurs les plus originaux du paysage littéraire américain.

Aimée Bender vit à Los Angeles. Après un roman (L'Ombre de moi-même) et deux recueils de nouvelles (La Fille en jupe inflammable et Des créatures obstinées) publiés aux Éditions de l'Olivier, elle a connu un grand succès aux États-Unis avec La Singulière Tristesse du gâteau au citron.

COIN JUNIORS

"Treize jours avant minuit" de Patrick CARMAN

 
Jacob a passé son enfance dans des foyers d’accueil, jusqu’à ce que M Fielding l’adopte. Quand celui-ci meurt dans un accident de voiture, le choc est grand pour le garçon. D’autant que Jacob, lui aussi dans le véhicule, il s’en est sorti indemne. Et pour cause : avant de mourir, M. Fielding lui a donné son don ; désormais Jacob est indestructible. Lorsqu’il retourne au lycée, il retrouve son meilleur ami, Milo, et rencontre une nouvelle, Ophélia, qui est jolie comme un coeur et casse-cou. Elle a le bras dans le plâtre et lui demande de le signer. Pris d’une soudaine inspiration, Jacob écrit les derniers mots de M. Fielding : "Tu es indestructible". Bientôt, les jeunes gens se rendent à l’évidence : Jacob a transmis le don à Ophélia ; il peut le transmettre à qui il veut et le récupérer ensuite. Les trois amis décident de tester les limites du don : ils se mettent en danger et, chaque fois, s’en sortent sans une égratignure. L’idée germe alors dans leur esprit : et s’ils l’utilisaient pour servir de nobles causes ? Dès lors, Jacob, Milo et Ophélia ne cessent de se passer le don d’indestructibilité pour sauver des gens en danger. Mais, petit à petit, Ophélia semble devenir dépendante du don, et plus elle l’utilise, plus elle devient sombre. Jacob et Milo, inquiets pour leur amie, partent dans l’ancienne résidence de vacances de M. Fielding, en quête d’explications. Ils découvrent alors la terrible vérité : sauver une vie n’est jamais gratuit…