vendredi 24 janvier 2014

COIN ADULTES

" SEQUESTREE " de Chevy STEVENS
Il faut que je vous dise, docteur. Ce n'est pas la première fois que je vois un psy depuis mon retour. Quand je suis rentrée chez moi, mon médecin traitant m'en a recommandé un qui n'était pas piqué des vers. Il a d'abord voulu me faire croire qu'il ne savait pas qui j'étais. N'importe quoi. Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas savoir qui je suis. Je ne peux pas mettre un pied dans la rue sans qu'un crétin de photographe, planqué derrière un buisson, pointe son téléobjectif. Avant toute cette histoire, personne ou presque ne savait où se trouvait l'île de Vancouver. Clayton Falls. Aujourd'hui, l'île est devenue le lieu de l'enlèvement.
Pour en revenir au psy en question, son cabinet était à l'image du bonhomme. Des canapés en cuir noir, des plantes en plastique, un bureau chromé. Tout pour mettre le patient en confiance. Pas un papier qui traînait. A part son sourire de travers, tout était recta chez lui. C'est d'ailleurs curieux qu'un type aussi maniaque n'ait jamais cherché à se faire rectifier les dents.
Il a commencé par me poser des questions sur ma mère avant de me donner une pochette de feutres pour que je dessine la couleur de mon ressenti. Quand je lui ai demandé s'il se moquait de moi, il m'a dit que c'était normal de refouler mes sentiments, que je devais «prendre la thérapie à bras-le-corps». Qu'il aille se faire foutre avec sa thérapie. J'ai tenu deux séances avant de claquer la porte, sans savoir si je devais le tuer ou me suicider.
Bref, j'ai attendu le mois de décembre, quatre mois après mon évasion, pour retenter l'expérience avec vous. J'avais fini par me résigner à rester la tête à l'envers, mais je dois avouer que l'idée de passer le restant de mes jours dans cet état ne me réjouissait pas vraiment... Et puis j'ai bien aimé ce que vous avez écrit sur votre site. J'ai trouvé ça plutôt drôle pour une psy. En plus, vous aviez l'air sympa sur la photo. Et vous avez de belles dents. Et pas un tas d'initiales incompréhensibles accolées à votre nom en guise de pedigree. Je ne cherche pas le meilleur psy de la terre, ni le plus connu. Rien à foutre de l'ego, sans parler du prix des consultations. Je me fiche aussi que ce soit à une heure et demie de voiture de chez moi. Ça m'oblige à sortir de Clayton Falls, à condition de semer les photographes.
Ne vous bercez quand même pas d'illusions. Ce n'est pas parce que vous avez l'air d'une petite grand-mère que ça m'amuse d'être ici. Au passage, vous seriez parfaite avec des aiguilles à tricoter. Et puis vous voulez que je vous appelle par votre prénom. Laissez-moi deviner... Vous appeler Nadine est censé me convaincre qu'on est copines ? C'est ça ? Que je peux tout vous raconter, même les trucs que je préférerais oublier et dont je n'ai aucune envie de parler ? Désolée, mais je ne vous paye pas pour être ma copine et je préfère continuer à vous appeler docteur. 

" Le lac aux secrets " de Adèle GERAS 
Dans sa grande demeure baignée des dernières lueurs de l'été, Leonora Walsh, fille d'un célèbre peintre dont elle garde jalousement les tableaux, réunit ses proches pour fêter ses soixante-quinze ans. Tous ont répondu présent sa fille aînée, Gwen, accompagnée de son mari et de leurs trois enfants ; la cadette, Rilla, qui s'efforce d'oublier pour un temps le drame de sa vie ; sans oublier Beth, la belle-fille de Rilla, venue dans l'espoir de voir l'homme qui occupe toutes ses pensées, son cousin Efe. Mais peu à peu le vernis policé de cette réunion conviviale se craquelle : rancœurs, non-dits, histoires soigneusement enfouies refont surface... Quelle tragédie cache le clan Walsh ?

" Les années " de Annie ERNAUX
«La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l'autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre Solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Les cuisses, plus claires, ainsi que le haut des bras, dessinent la forme d'une robe et indiquent le caractère exceptionnel, pour cette enfant, d'un séjour ou d'une sortie à la mer. La plage est déserte. Au dos : août 1949, Sotteville-sur-Mer.» Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne à ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.


" L'homme aux yeux de diamant " de Christine ARNOTHY
L'histoire de L'homme aux yeux de diamant se déroule entre l'Europe et les USA, dans le milieu des diamantaires et celui des commanditaires de crimes souterrains. Christine Anorthy nous raconte l'existence passionnante d'un marchand de pierres précieuses qui risque jusqu'à sa vie pour acquérir les " Yeux ", deux diamants de cinquante carats chargés de légendes. Souvent le sang couleur rubis coule, les intrigues se nouent et créent une tension incessante. Et les crimes, même les plus sophistiqués, ne sont jamais parfaits... les personnages de Christine Arnothy sont tous les victimes et les héros d'un double et éternel fantasme : l'argent et le pouvoir. Une intrigue haletante.

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