lundi 8 octobre 2012

COIN ADULTES

 




"Madame Perfecta"   de Antonine Maillet

Cette oeuvre lui a mérité le Prix Goncourt en 1979.

À ce roman sain qui a su éviter la vaine complainte s'ajoute le plaisir de lire l'oeuvre d'une bonne conteuse, qui a mis sa plume belle et souriante au service d'une cause humanitaire. Nata Minor a abordé un sujet semblable, mais sous un autre angle, dans La Partie de dames.

Une immigrante espagnole fuyant l'enfer franquiste se retrouve comme domestique chez Madame Maillet, qui habite maintenant à Montréal. Bribe par bribe, elle réussit à connaître toute l'histoire ou presque de Madame Perfecta, qui n'est pas une grande causeuse. A travers elle, l'auteure étudie
les conditions sociales de la femme exilée. À quoi peut-elle s'adonner en terre étrangère alors que les médecins même, dans un pays qui en manque de façon alarmante, doivent souvent conduire un taxi pour gagner leur vie du fait que leurs études ne soient pas reconnues? Il reste donc à ces femmes le service domestique ou les emplois routiniers et éreintants des manufactures. Chaque matin, elles se rendent au travail en autobus dans lesquels elles se reconnaissent et s'encouragent tout en protégeant leurs territoires. Ne va pas travailler à Outrement, un arrondissement huppé, qui veut. Il faut suivre une loi tacite. La dernière venue doit se dénicher du boulot dans les arrondissements moins   favorisés, c'est-à-dire chercher un emploi moins rémunérateur.

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